La forêt communale
SURFACE: 323,84 ha ALTITUDE comprise entre 1100m et 2050m
ESSENCES PRINCIPALES: sapin pectiné, chêne, bouleau, pin sylvestre, épicéa, hêtre
Les pentes sont fortes (65% à 100%). Le principal ruisseau est le Lavedan; quelques petits ruisseaux traversent également la forêt. La forêt communale d'Aulon se trouve dans l'étage montagnard de la série du hêtre, du sapin et du pin sylvestre. on note la présence d'espèces végétales remarquables (ifs, mégaphorbiaies, de prunus padus et de buxbaumie verte).
On relève la présence d'espèces animales remarquables telles que le grand tétras, l'aigle royal, le gypaète barbu et l'isard, mais aussi sont présents dans la forêt le sanglier, le chevreuil et le cerf.
Une activité pastorale s'exerce sur les pelouses jouxtant la forêt. Une activité piscicole est localisée sur le Lavedan et concerne la pêche à la truite. Aucun équipement pour l'accueil du Public n'existe en forêt à l'exception des sentiers de randonnée Des Nobis et le sentier d'interprétation de Tramespeyres.
La gestion de la forêt communale d'Aulon est par délibération du conseil municipal confiée à l'Office National des Forêts. L'ONF est un établissement public qui depuis sa création protège et gère de manière durable le bien commun: les forêts communales et les forêts de l'Etat. Le but commun étant de concrétiser des actions en faveur de la connaissance et du maintien de la biodiversité , au delà de la mission de gestion courante (programme d'assiette de coupes, récoltes et vente). Chaque année, l'ONF soumet pour approbation son Programme de Travaux au conseil municipal. Cela concerne des travaux d'infrastructure: entretien du réseau routier, curage de collecteurs transversaux et/ou des travaux sylvicoles: plantation, protection, coupes.
Depuis des années, la commune s'emploie au travers de ses actions à maintenir une cohérence écologique sur son territoire:
- au village, entretien des espaces verts sans utilisation de pesticides, pas de salage en hiver,
- dès 2013, précurseur sur les Hautes-Pyrénées, change son éclairage public: d'où diminution de 85% du flux lumineux envoyé vers le ciel et de 40% de la facture énergétique. Cette action permet de recréer des corridors écologiques nocturnes favorables au déplacement des espèces.
- création d'un Comité Consultatif de Gestion forestière
- inscription de la zone intermédiaire d'Aulon dans le plan d'aménagement forestier de parcelles forestières hors exploitation.
- sur les estives, une gestion contrôlée et en harmonie avec la biodiversité.
- la création du FESTIVAL NATURE, événement annuel en étroite collaboration avec l'association "la Frênette" qui rassemble le temps d'une journée de très nombreux acteurs liés à l'environnement, des conférenciers, des producteurs locaux, animations et concert.
La commune gére la forêt au travers d'un Comité consultatif de gestion, créé par délibération du Conseil Municipal le 8 février 2010. La zone intermédiaire d'Aulon comprend 107,19ha de forêt communale inclus dans la Réserve Naturelle Régionale d'Aulon (parcelles 10 et 11) soumis au code forestier , qui ne sont pas exploités ainsi que 30,27ha de forêt communale hors RNR (parcelle12).
les acteurs du comité sont: la Mairie, l'ONF, la Société de Chasse, l'association la Frênette, le PNP et l'association Nature Midi Pyrénées.
les parcelles 10 et 11 sont esentiellement composées d'écosystèmes typiques des forêts de la montagne pyrénéenne et constituent un habitat indispensable pour de nombreuses espèces remarquables. A ce titre, elles sont considérées comme des forêts à caractère naturel dans le réseau des Réserves Naturelles de France, de part leur composition, leur ancienneté et leur Histoire.
La commune d'Aulon apporte annuellement une dotation à l'association "la Frênette" sur la mise en oeuvre d'actions conservatoires en faveur de la biodiversité et notamment des rapaces. Elle organise des réunions techniques avec les comités consultatifs de gestion forestière, pastorale, cynégétique, naturaliste afin de concilier les activités économiques locales avec la préservation de la biodiversité. Elle engage des financements sur des actions spécifiques de gestion écologique des milieux (plantation de pins sylvestres en faveur du grand tétras, restauration des milieux embroussaillés d'altitude en faveur de la perdrix grise des Pyrénées, aménagement de zones de quiétude pour la faune sauvage, revégétalisation à l'aide de semences des Pyrénées,...).
Les partenaires techniques engagés sont: la commune d'Aulon (propriétaire de la forêt), l'Office National des Forêts (gestionnaire de la forêt communale d'Aulon), L'Association "La Frênette"(gestionnaire de la RNR)et Nature Midi Pyrénées.
Actions entreprises dans le cadre de la charte d'engagement " AGIR ENSEMBLE POUR LES RAPACES"
Maintien et préservation d'une trame de vieux bois favorable aux rapaces et plus généralement à la biodiversité sur la forêt communale.
cette trame est destinée à conserver la présence de biotopes remarquables, notamment propices aux rapaces nicheurs (corridors écologiques) et permettant l'expression de leur dynamique par la mobilité des espèces (continuités écologiques).
Elle comprend: la RNR (réservoir de biodiversité), les ilôts de vieux bois (sénescence ou viellissement) et des arbres disséminés à conserver pour la biodiversité.
Les espèces de rapaces concernés sont les suivants:
rapaces nocturnes: chouette de Tengmalm, chouette Hulotte ...
rapaces diurnes: autours des palombes, buses ....
POUR EN SAVOIR
La Buxbaumie verte
est une mousse que l'on rencontre sur les bois en décomposition au sol dans les hêtraies sapinières, principalement sur le sapin. C'est une espèce considérée comme rare à l'echelle européenne et indicatrice de vieilles forêts peu exploitées, du fait de ses exigences écologiques et de sa faible capacité de dissémination.
UN PEU PLUS .....
Le Grand Tétras
ou Grand coq de bruyère, est un gros gallinacé vivant en montagne dans les forêts de coniféres.
Lors de prospections à vue d'indices (empreintes, fientes, plumes,...) ou d'individus et des comptages au chien, tout semble indiquer que le grand tétras fréquente la forêt d'Aulon.
Diverses propositions d'amélioration de son habitat sont formulées dans le bilan de gestion. Par exemple, une plantation de pins sylvestres dans une trouée de chablis afin d'améliorer la ressource alimentaire en période d'hivernage.
à visiter le site de l'Observatoire des Galliformes de Montagne :
Les Insectes saproxylophages
c'est à dire "qui se nourrissent de vieux bois", comptent de nombreuses espèces remarquables, rares ou endémiques. Ce sont de très bons indicateurs de l'état de conservation des forêts en terme de biodiversité et d'habitats naturels. Ont été prélevés puis identifiés les coléoptères saproxyliqus, puis les coléoptères et d'autres groupes: diptères, orthoptères,...
SECURISATION DU COULOIR D'AVALANCHE DE LA ROUTE DE LURGUES
Des études avec le service de Restauration de Terrains de Montagne ont été menées afin de trouver la meilleure solution à mettre en œuvre pour la sécurisation du couloir d'avalanche du pont de Sideros.
Le traitement de l'avalanche de Sideros par la mise en place d'une protection active visant à ancrer le manteau neigeux a été proposé par RTM.
Le service forestier propose de couper quelques arbres en marge du couloir d'avalanche pour les coincer en courbes de niveau derrière les souches.
Cette technique d'abattage porte un nom : ALPI.
C'est une technique ingénieuse d'abattage inventée il y a une dizaine d'années au Tyrol par un bûcheron autrichien, Alfred Pischler. Le terme « AL-Pi » provient de la contraction du nom de son inventeur et non des Alpes, zone géographique où elle a été inventée !
L'objectif du bûcheron est de parvenir à faire chuter l'arbre à l'amont de sa propre souche afin qu'elle le retienne et l'empêche de dévaler la pente. Pour ce faire, il commence par réaliser un trait de scie en oblique, côté aval, puis il entaille le bois de haut en bas, jusqu'à l'endroit souhaité pour l'entaille d'abattage. Il réalise ainsi une « écaille » de bois côté aval du tronc, destinée à empêcher l'arbre de tomber de ce côté. Comme il doit être en hauteur pour débuter l'entaille, il monte en général sur un marchepied amovible en alu. Une entaille réalisée au préalable dans la souche permet d'y encastrer ce support utilisé ensuite comme escabeau pour découper l’écaille. Ensuite, il se place à terre à l'amont du tronc et réalise le trait d'abattage, de haut en bas. Celui-ci est incliné et a une direction opposée à la direction de chute. Aux deux tiers de l'entaille d'abattage, il laisse une fine charnière, puis reprend la découpe du trait d'abattage jusqu'à son terme. Il doit alors rapidement s'éloigner, le tronc n'étant alors plus retenu que par cette charnière. Enfin, l'arbre commence à vaciller, puis pivote d'un quart de tour sur lui-même en chutant au sol, côté amont de la souche Cette technique très spectaculaire est particulièrement dangereuse car l'arbre chute exactement à l'endroit où le bûcheron effectue le sciage.
Les bûcherons apprécieront ! ! !
OPERATION CONFIEE à l'ONF
Les avantages de la technique « Alpi » sont :
1/ un bon blocage de l'arbre au sol, retenu par sa propre souche,
2/ l'installation d'un solide point d'appui (arbre au sol + souche haute) pouvant être utilisé par la suite pour retenir et stabiliser les arbres à abattre,
3/ l'absence de fixations artificielles (pieux, câbles, ...) sur les grumes laissées en forêt après le chantier (aspect « naturel »),
4/ la souche haute permet de lutter contre la reptation du manteau neigeux et continue à arrêter les blocs.
La maîtrise d'œuvre de l'opération a été confiée à l'ONF. L'intervenant est l’entreprise EI Harle Romain. Romain Harle a suivi spécialement une formation à la technique ALPI, et est l'un des premiers sur les Pyrénées à utiliser cette technique d'abattage. Lucien Fouga et Gabriel Sabastia ont assuré la sécurisation de la route pendant l’abatage des arbres.
Afin de stabiliser à long terme la neige, le reboisement de ce couloir d'avalanche fût engagé afin que les nouveaux arbres puissent prendre le relais des arbres coupés.
Ce chantier est fini et on peut le voir depuis le pont de Sidéros.
Son efficacité a été démontré puisque aucune avalanche n'a été constaté au niveau du pont de Sidéros.